Le 11 Mars 2020 la COVID-19, déclarée pandémie par l’OMS, demande des mesures de protection essentielles pour prévenir la saturation des services de soins intensifs et pour renforcer l’hygiène préventive.
La propagation de la COVID-19 observée dans le monde dès le début 2020 a été accompagnée d’une vague de désinformation qui constitue un problème difficile à gérer.
C’est dans ce cadre qu’il a été q’une communication sur la gestion des rumeurs a été donne aux jeunes ayant participe à un atelier de co-création.
Etant donné que les jeunes constituent la couche la plus en contact facilement avec le monde et ont accès rapidement aux informations (bonnes ou mauvaises), cette communication vient à point nommé pour ces participants satisfaits de l’initiative.
Ils sont plus de 25 à prendre part à cette assise instructive, le 17 mars 2022, á l’Espace O de fidrossè non loin du calvaire.
Il ressort de cette communication donnée par Madame Awanabi Idrissou, qu’il y’a plusieurs raisons pour lesquelles les rumeurs se produisent. Parmi celles-ci, on peut citer, entre autres :
- le manque d’informations crédibles
- la rétention d’informations
- l’insuffisance d’accès à l’information
- les mauvaises interprétations des messages
- la surabondance d’informations
- les fausses déclarations (informations et photos obsolètes)
- la méfiance ou la peur (panique)
- la divergence de points de vue entre experts
- le climat politique
- etc.
La survenue de rumeurs peut aussi être liée à l’expérience passée ou aux croyances culturelles et religieuses, aux représentations sociales de la maladie.
Conditions favorables à la propagation d’une rumeur
- Mauvaise gestion de l’information : S’il n’y a pas d’harmonisation dans le partage de l’information vraie et adaptée, les rumeurs augmentent
- Manque de transparence : Si les explications ne sont pas données, le public commence à inventer, généralement en supposant le pire
- Manque de crédibilité des médias : La communauté ne fait pas confiance à l’information donnée par les canaux officiels et cherche d’autres sources d’information
- Fortes émotions : La rumeur exprime les humeurs, les frustrations, les préoccupations et les besoins affectifs de la communauté
Comment gérer les rumeurs ?
Les rumeurs se propagent, en l’absence d’informations crédibles et régulières, à travers différents canaux de communication (d’une personne à une autre : de bouche à oreille, via les médias, internet, blogs, réseaux sociaux, SMS, etc.). Dans certaines situations (Ex : sociétés à la stabilité fragile), les rumeurs peuvent être extrêmement dangereuses.
Elles peuvent inciter un groupe à agir violemment, inutilement, ce qui élimine le climat de confiance. C’est pourquoi, il est important, pour les intervenants, de donner aux communautés des informations précises, de manière rapide et complète. Ainsi, pour assurer une bonne gestion des rumeurs, il est nécessaire de mettre en place un comité de gestion des rumeurs qui se chargera de :
1. Surveiller/Ecouter
2. Vérifier
3. Analyser
4. Agir.
Surveillance/Écoute
Les intervenants devront surveiller quotidiennement les différents canaux de communication. Identifier les rumeurs n’est pas aussi simple que de poser des questions aux gens sur les rumeurs qu’ils ont entendues.
Cela ne révèlera pas nécessairement les rumeurs, parce que les individus peuvent, par exemple, croire qu’une information est vraie et donc ne pas la considérer comme une rumeur ; ou bien, ils peuvent ne pas vous faire suffisamment confiance pour en discuter avec vous. L’un des facteurs les plus importants dans la façon d’écouter est la compréhension de la langue. De manière succincte, l’intervenant devra :
- tirer parti des relations de confiance existantes, pour écouter ;
- écouter dans la langue avec laquelle la communauté se sent le plus à l’aise ;
- avoir des conversations ouvertes et non structurées avec la communauté. L’écoute est bien plus que le simple réflexe d’entendre, puisqu’elle implique la compréhension des individus que vous écoutez, les problèmes auxquels ils font face et leurs préoccupations.
Verification
La vérification consiste à découvrir les faits qui sous-tendent une rumeur. Pour ce faire, les intervenants devront : –
- identifier où et avec qui vérifier les faits ;
- trianguler ces faits, en vérifiant auprès de plusieurs sources, en s’assurant qu’elles sont fiables et indépendantes les unes des autres ;
- comprendre les problèmes et les préoccupations mises en lumière par la rumeur et les raisons pour lesquelles celles-ci existent, afin d’éclairer, plus tard, la façon dont les intervenants devront élaborer leur stratégie d’engagement communautaire, pour répondre à la rumeur.
Analyse
Dans l’analyse, les intervenants devront répondre aux questions ci-après : La rumeur…
- a-t-elle une propagation rapide ?
- a-t-elle une diffusion intense ?
- est-elle fortement crue ?
- est-elle perçue comme un risque pour la population ?
- est-elle nocive pour la population affectée ?
Action
Afin d’utiliser des informations vérifiées, à propos d’une rumeur, en vue d’engager une communauté, les acteurs devront :
- élaborer et exécuter un plan d’action, en impliquant toutes les parties prenantes ;
- définir le public cible ;
- développer et tester un nouveau message convaincant, pour remplacer la rumeur ;
- livrer de nouveaux messages, avec un langage adapté et des canaux/influenceurs de confiance
- surveiller si le nouveau message est entendu, compris, cru et appliqué.
Toutes ces techniques et astuces, constituent désormais un arsenal puissant dans la gestion des rumeurs pour les participants qui pensent l’utiliser comme la clé qui ouvre la porte de la confiance de la population béninoise aux vaccins contre la COVID-19.
Cette séance a été une occasion de partages de connaissances pour les jeunes satisfaits et plus que jamais engagés dans la lutte contre la désinformation et les rumeurs liés aux vaccins contre la COVID-19 au Bénin.