Faut-il réellement traiter le paludisme avant de se faire vacciner ?

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C’est la question que se pose la majorité des jeunes encore indécis à la vaccination contre la COVID-19 depuis quelques jours dans le département du Zou au centre Bénin.

C’est le cas de Bruno T. jeune vulgarisateur à Tindji-Assanlin, commune de Zakpota. Sa volonté de se faire vacciner avait toujours été ralentie par les rumeurs de son entourage.

Il raconte « Mes amis m’ont dit que c’est obligatoire de traiter le paludisme avant de se faire vacciner contre la COVID-19. De plus, quand je suis allé me faire vacciner contre la COVID-19, l’agent de santé m’a aussi demandé si je souffrais du paludisme. J’étais en confus et en panique ». Aujourd’hui, Bruno s’est déjà vacciné et se porte bien.

Mais, comme lui, ils sont nombreux à vivre cette panique propagée dans la commune de Zakpota. Nous avons approché une spécialiste de la santé pour vérifier ce fait. Docteur Nicole PAQUI, est spécialiste de la santé à la section de la survie et du développement de l’enfant au Bureau national de l’UNICEF au Bénin, elle explique : « La vaccination contre la COVID-19 n’est pas conditionnée par le traitement du paludisme ».

Toutefois, elle souligne que toute personne faisant de la fièvre ou malade devra se faire soigner avant de se faire vacciner. À l’en croire, ce n’est valable pas seulement pour le vaccin COVID-19. Dans un article intitulé se faire vacciner contre la Covid-19 : ce qu’il faut savoir avant, pendant et après, publié sur le site officiel de l’UNICEF le 28 avril 2021, il est possible en cas de maladie de se faire vacciner après rétablissement.

C’est désormais clair que le traitement du paludisme n’est pas une condition sine qua non pour recevoir son vaccin anti Covid-19 mais il est recommandé que le sujet à vacciner soit en bonne santé.

D’ailleurs en ce qui concerne la lutte contre le paludisme, l’OMS encourage vivement les pays à ne pas suspendre la mise en œuvre des activités de lutte antivectorielle, dont les campagnes de distribution de MII et de pulvérisation d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations, tout en assurant ces services selon les meilleures pratiques pour protéger les agents de santé et les communautés de la COVID-19 rappelant qu’il peut s’avérer nécessaire de modifier les stratégies de distribution prévues pour éviter autant que possible l’exposition au coronavirus. Tout comme le paludisme, la Covid-19 reste un véritable problème de santé publique que la vaccination est le seul moyen permettant à ce jour de se protéger et de protéger ses proches.

Megan Valère SOSSOU